Les courants pédagogiques

Video 1 (voir vidéo ci-dessous) : situation d’enseignement/apprentissage s’inspirant du behaviorisme :

Issu des travaux de physiologistes, notamment les travaux de Pavlov sur le conditionnement animal, le behaviorisme a trouvé matière à application en pédagogie à travers les travaux du psychologue américain Skinner qui théorise le mieux l'apprentissage humain à la lumière du conditionnement en introduisant la notion de conditionnement opérant.

Ce qui est important chez ce courant c’est d’influencer les comportements des apprenants en recourant à des pratiques de renforcement positif de ce qu’on veut installer comme comportement et négatif rn ce qui concerne les comportements à bannir.

Nous présentons un vidéo d’une situation d’enseignement/apprentissage mettant en valeur les idées de ce courant (voir vidéo ci-dessous).

La video est plutôt anecdotique, l’enseignante cherche à installer chez les apprenants des comportements nouveaux à savoir l’apprentissage de la table de multiplication et pouvoir la restituer en moins de deux minutes.

Elle utilise, tour à tour (conformément à l’approche de la théorie behavioriste) à modeler le comportement des apprenants en leur faisant vivre des situations dans lesquelles ils seront mis face à des stimulus et produiront une réponse à laquelle l'enseignante va donner un renforcement positif ou négatif.

Si le renforcement est positif l’apprenant a plus de chances de vouloir reproduire ce comportement-là plutôt que si le renforcement est négatif, l'apprenant va peut-être s’efforcer d'oublier la reproduction de ce Comportement.

A titre d’illustration, l’enseignante dit aux apprenants à la 00 :00 :38 seconde « si vous ne restituer pas la table de multiplication en moins de 2 minutes je vais vous enlever 15 minutes de votre temps de récréation le vendredi » il s’agit ici d’un renforcement négatif avec lequel l’enseignante cherche à installer le bon comportement en ayant recours à la punition.

A la 00 :01 :42 minute l’enseignante teste autre chose « si vous ne le faites pas en moins de 2 minutes je vais vous assigner plus d’exercices de mathématiques ».

A la 00 :02 :50 minutes l’enseignante tente à nouveau ceci « si vous le faites en moins de 2 minutes on ne va pas faire notre test hebdomadaire le vendredi ».

Enfin à la 00 :04 :10 minute l’enseignante tente le renforcement positif « si vous le faites en moins de 2 minutes on aura une pizza party en fin de semaine ».

Décision qui semble enthousiasmer les apprenants qui ont donné des résultats satisfaisants.

 capsule video sur le Behaviorisme

Video 2 : situation d’enseignement/apprentissage s’inspirant du constructivisme et du socio-constructivisme :

Issus des travaux sur le cognitivisme qui accorde le prima de ce qui se passe dans la tête de l’apprenant et non pas son comportement comme chez les behavioristes, l’idée de base des constructivistes est que  l'apprentissage est une construction personnelle dans une situation réelle dans laquelle l’apprenant va vivre un événement, manipuler la connaissance et se faire sa propre construction dans ce cas il va beaucoup apprendre dans l'action.

Les socioconstructivistes vont ajouter à cela la dimension sociale de l’apprentissage, selon eux non seulement il y a une construction du savoir par l’apprenant mais grâce au langage et aux interactions avec les pairs on est capable de faire une construction qui est beaucoup plus fine que celle qu'on aurait fait par soi même, autrement dit il y a un grand gain à amener les apprenants à échanger leurs perceptions et à co-construire leurs savoirs ensemble.

La video n°2 (voir vidéo ci-dessous) présente ces deux approches de l’enseignement apprentissage.

La video reprend des scènes d’enseignement/apprentissage des éléments qu’on retrouve habituellement dans une histoire (le personnage principal, le lieu, le temps où se passe l’histoire, le problème que rencontre le personnage et comment il a réussi à trouver une solution pour résoudre ce problème).

L’enseignante commence, conformément à l’approche cognitiviste, par activer les connaissances préalables des apprenants à propos du sujet, à la première minute il déclare aux apprenants ceci « notez sur les blocs notes (autocollants) tout ce que vous savez déjà sur les éléments d’une histoire, personnages, lieux….ce sont vos schémas mentales à propos du sujet …vous les collerz ensuite au tableau ».

Cette façon d’activer et de développer les connaissances préalables va aider les apprenants à se saisir de ces connaissances comme base, bien sûr certains de ces schémas peuvent être erronés ou déformés et c’est à l’enseignant d’aider l’apprenant à les remodeler, c’est pourquoi l’enseignante passe à la phase de discussion des stratégies adoptés par les apprenants et va les aider à structurer leur idées à l’aide d’un graphique (graphic organizer) (00 :00 :55).

Ensuite l’enseignante recourt à la technique du socioconstructivisme pour aider les apprenants à co-construire leurs savoirs :

(00 :00 :59) : « je veux que chacun d’entre vous s’entretient avce son partenaire à propos des éléments de l’histoire ».

L’enseignante présente ensuite la stratégie de structuration des idées acquises pour aider à les mémoriser, elle recourt aussi à la métacognition, le fait de rendre l'élève conscient de la façon dont il construit sa connaissance l'amène à avoir plus de pouvoir sur cette construction.
A la 00 :01 :35 il leur propose ceci :

« Je vais vous montrer un  graphique qui nous permettra d’organiser nos idées à l’aide des blocs notes en utilisant différentes couleurs pour les éléments de l’histoire, et on mettra chaque couleur face à l’élément de l’histoire….. le bleu pour le personnage principale… ».

A la 3^ième minute, l’enseignante va revenir sur les acquis de façon à mémoriser les idées principales et à la fin elle va mettre en pratique mais dans un autre contexte (une autre histoire que celle du lapin Jack) pour aider au transfert des informations à l’aide d’une situation nouvelle.

Ici une autre vidéo sur le constructivisme :

Capsule video sur le constructivisme 

Vidéo 3 : situation d’enseignement/apprentissage s’inspirant des neuro-sciences 

Les neurosciences cognitives cherchent à comprendre les processus qui sous-tendent l’apprentissage au niveau du cerveau, dans les champs de la mémorisation, de la compréhension, de la mobilisation de l’attention, de l’implication dans des pédagogies actives, et de la place pertinente du numérique.

La séquence vidéo (voir video ci-dessous) reprend des scènes de classe commentées par les enseignants.

A la 00 :00 :35 l’enseignante reconnaît, conformément à l’approche du courant des neurosciences, l’existence d’intelligences multiples dans sa classe et que cela a changé sa façon de porter son regard sur les apprenants.

La seconde enseignante déclare avoir utilisé la grammaire selon la méthode Montessori (une approche des neurosciences qui utilise la notion de neurones miroirs, neurones spécialisées dans l’imitation. qui se trouvent dans le lobe frontal,  et qui aident à absorber l’information de l’environnement à travers les sens).

Selon l’enseignante (00 :00 :48) « pour chaque nature du mot il ya une représentation par image ….les enfants vont associer l’image au mot ce qui les aide à mémoriser le mot …et à faire les accords.. ».

A la 00 :05 :16 l’enseignante déclare avoir utilisé aussi les cartes mentales (mind mapping) pour aider les apprenants à structurer leurs idées. C’est aussi un apport des neurosciences en pédagogie.

Capsule video sur les neurosciences

Conclusion :

Partis du champ de la recherche les différentes approches pédagogiques trouvent matière à application en pédagogie par transposition didactique.

Mais il faut reconnaître que passage d’un courant pédagogique à l’autre ne se fait pas de manière linéaire et par sauts successifs.

On garde , par exemple du behaviorisme encore aujourd’hui, le découpage des tâches en sous taches, le fait d'annoncer clairement ses attentes en début de cours ou en début de journée au primaire. On en garde aussi le fait de renforcer positivement les comportements qu'on veut voir reproduire et on a conservé aussi du behaviorisme l'évaluation formative et l'évaluation sommative.